Je suis né à l’Hôpital
Saint Louis près du Canal
Saint Martin en trente huit
Aussitôt j’ai pris la fuite
Avec tous les flics aux fesses
Allemands nazis SS
Les français cousins germains
Leur donnaient un coup de main
En l’honneur du Maréchal
Pour la Solution Finale
Bref je me suis retrouvé
En Savoie chez les Suavet
Caché près de Saint Offenge
En attendant que çà change
Je n’avais qu’un seul souci
Celui de rester en vie
Après la Libération
J’avais encore l’obsession
D’arriver jusqu’à dix ans
Ensuite il serait bien temps
De réclamer un peu plus
Si j’échappais aux virus
Cette période historique
M’a insufflé la Panique
J’ai conservé le dégoût
De la foule et des gourous
De l’ennui et du sacré
De la poésie sucrée
Des moisis des pisse-froid
Des univers à l’étroit
Des staliniens des bouddhistes
Des musulmans intégristes
Et de ceux dont l’idéal
Nie ma nature animale
A se nourrir de sornettes
On devient pire que bête
Je veux que mon existence
Soit une suprême offense
Aux vautours qui s’impatientent
Depuis les années quarante
En illustrant sans complexe
le sang la merde et le sexe
Roland TOPOR
une nouvelle exposition de Jean Fontaine, avec ses oeuvres en terre (imitant le métal) ainsi que quelques pièces tirées en bronze.
Jean Fontaine est né en 1952 à Mâcon.
Actuellement, il vit et travaille près de Solutré, dans le Mâconnais.
Il a étudié à l’Ecole des beaux-arts de Mâcon et à la Sorbonne, à Paris, où il a obtenu une licence en arts plastiques.
Il travaille comme professeur de dessin et installe son atelier de céramique à Davayé, en 1978.
De 1991 à 1995, premières expositions, en particulier à la Galerie HumuS et chez Filambule, à Lausanne.
Nombreuses expositions personnelles en Europe, en France, en Suisse, aux Pays-Bas, en Espagne et en Angleterre.
Trois livres sur son œuvre ont été publiés par les Editions HumuS : Zoofolie (1995), Mécanofolie (1999)
et Humanofolie (2011).
« L’enfant céramiste que j’étais a fait sa crise d’adolescence : Il a rejeté la peau d’émail, les jeux d’atmosphère et l’envie toute simple de faire du beau.
J’ai gardé la terre, le sculpteur adulte lui a ôté son apparence et lui a posé les questions qu’il se posait : où conduit le posthumanisme ? et si la mécanique envahissait notre monde ? l’artifice travestissant le naturel…
Les monstres de Jérôme Bosch m’ont poursuivi depuis le Prado ; nos peurs ne sont plus métaphysiques mais écologiques : réchauffement de la planète, pollution, clones.
Captant des réalités animales, mécaniques, humaines, en chirurgien, transplantant, assemblant, juxtaposant l’ordinaire, j’essaye de faire place à l’étrange, au surnaturel.
Si parfois le bois, le papier, le verre… se mêlent à la terre, le « trompe‑l’œil » qui transforme cette terre en une peau de ferraille est toujours de mise.
Je m’amuse de l’engrenage mécanique qui met en branle folie et raison…»
Jean Fontaine expose à la Galerie Humus, ainsi qu’à la galerie Filambule, en automne 2010
Jean Fontaine, sculpteur / céramiste, construit ses pièces par “greffe” de moulages de moteurs, de squelettes animaux, de membres humains.
Ces oeuvres sont en grès, en trompe l’oeil du métal
Deux expositions, Zoofolie et Mecanofolie, ont parcouru l’Europe, accueillies dans des musées de Zoologie, sciences naturelles, travail et industrie.